Séminaire du 30 janvier 06, Philippe Di Francesco, Service de Physique Théorique, CEA Saclay.
Des matrices à signe alternant aux variétés orbitales : l'intégrabilité au travail
La preuve par Kuperberg de la conjecture sur le nombre de matrices
à signe alternant est devenue un classique de la combinatoire. Elle
utilise une relation entre ces matrices et les configurations du modèle
physique de la glace sur un réseau carré. Ce modèle est intégrable.
Récemment, les mêmes nombres sont apparus
dans la solution d'un autre modèle intégrable que j'exposerai,
le gaz de boucles denses évitantes. L'identification de ces nombres
est l'objet de la conjecture de Razumov et Stroganov (2001). Je montrerai
comment prouver une
partie de cette conjecture en utilisant l'intégrabilité du modèle.
Il est ensuite possible de généraliser et/ou de déformer le modèle
tout en conservant son intégrabilité. Ces prolongements font apparaitre
d'autres entiers magiques, qui cette fois comptent les degrés de variétés
orbitales de groupes de Lie classiques. Je montrerai en particulier
comment une déformation du modèle du gaz de boucles denses permet
d'interpoler entre les nombres de matrices à signe alternant et les
degrés des variétés $V_n=\{ M\in M_n(C), M^2=0, M triang. sup.\}$.
Virginie Collette
Last modified: Mon May 23 18:32:54 CEST 2005